La décentralisation théâtrale
L'aventure de la décentralisation rêvée par Dullin et Copeau dans les années trente prit son essor après la Seconde Guerre mondiale. Nous le devons à l’utopie d’une femme opiniâtre et ferme, Jeanne Laurent, alors sous-directrice des spectacles et de la musique aux Beaux-Arts.
C’est en Alsace que naît en 1947, à Colmar, le premier centre dramatique. Il a pour mission de créer et présenter des spectacles « de qualité » dans toute la région. Il est en outre chargé d’une mission de formation. Il sera et restera longtemps la seule école de comédiens implantée en province.
En 1954, la Comédie de l’Est, c’est son nom, s’installe à Strasbourg et deviendra ce qui est aujourd’hui le Théâtre national de Strasbourg (TNS). Sont créés dans la foulée et jusqu’en 1952 quatre autres centres dramatiques. Ce seront la Comédie de Saint-Etienne, le Grenier de Toulouse, la Comédie de l’Ouest à Rennes et celle du Sud-Est à Aix-en-Provence.
En 1958, André Malraux, premier Ministre de la Culture de la Ve République, donne une nouvelle impulsion à la décentralisation. Pour aider les initiatives locales, il crée les troupes permanentes et, puisque chaque enfant de France a droit aux grandes œuvres de l’humanité, il invente les maisons de la culture qui doivent être, estime-t-il, « les cathédrales du XXe siècle ».
Un peu plus tard, en 1972, Jacques Duhamel, alors Ministre de la Culture, décide « qu’il faut des églises autour des cathédrales ». Ainsi naissent les centres d’action culturelle, qui ont, comme les maisons de la culture, une vocation pluridisciplinaire.
Sous Jack Lang, sera créé un troisième cercle d’établissements culturels avec les centres de développement culturel.
En 1990, tous ces établissements, dont les missions sont semblables en dépit de leurs disparités financières, ont été regroupés en un seul et unique réseau de « scènes nationales ». Aujourd’hui au nombre de 68, elles constituent avec les centres dramatiques (31) et centres dramatiques nationaux pour l’enfance et la jeunesse (3) l’architecture de la décentralisation.
Les théâtres nationaux
Les théâtres nationaux, au nombre de cinq, sont des établissements publics, totalement financés par l’Etat. Chacun des établissements a une mission particulière, les directeurs sont nommés par l’Etat.
La Comédie-Française, seule institution fondée sur une troupe permanente de comédiens, est en charge du répertoire ;
le Théâtre national de l’Odéon est devenu Théâtre de l’Europe afin de produire ou accueillir de grands spectacles européens ;
le Théâtre de Chaillot a une mission de théâtre populaire ;
le Théâtre national de Strasbourg, une activité de création, de diffusion et de formation ;
le Théâtre national de la Colline se consacre aux œuvres du XXe siècle.
31 centres dramatiques nationaux
Les centres dramatiques nationaux sont des entreprises théâtrales, dirigées en règle générale par un metteur en scène nommé par le ministère de la Culture, qui ont pour mission de créer, coproduire, accueillir en s'adressant aux publics les plus larges d'une ville et d'une région.
On compte à ce jour 31 centres dramatiques nationaux (CDN), et 3 consacrés au jeune public (CDNEJ). Il y a aussi 10 centres dramatiques régionaux (CDR) bénéficiant d'une convention signée avec l'Etat et les collectivités territoriales.
68 scènes nationales
Les scènes nationales recouvrent sous leur label le réseau des établissements d’action culturelle. Pluridisciplinaires, elles ont pour mission de s’affirmer comme des lieux de production artistique de référence nationale, d’organiser la diffusion et la confrontation des formes artistiques, tout en participant à une action de développement culturel. On compte à ce jour 68 scènes nationales.
Des scènes conventionnées et théâtres missionnés
Depuis 1994, l’Etat attribue à certains théâtres de ville le label de théâtre missionné assorti d’un soutien financier assuré pour plusieurs années. Une soixantaine de lieux ont été conventionnés jusqu’à fin 2000.
Voilà pour préciser ta parole au sujet des théâtres subventionnés ... Chose que n'ont pas su reprendre sérieusement les commentateurs de canal ... Comment leur en vouloir, ils sont commentateurs, pas journalistes
Le débat est intéressant car pour ces commentateurs il y va de l'indépendance du journaliste

mais ils ignorent certainement ce qu'est un texte de théâtre, ce qu'il peut impliquer et comment il peut être censuré.
Demandez à Voltaire comment il a vécu une partie de sa vie. Et Hugo ? Et ... Combien d'auteurs "classiques" ont été bafoués avant d'être reconnus ... Bafoués par leur contemporains parce qu'il parlaient de choses interdites ! La culture n'a et n'est toujours pas indépendante. Même si, maintenant, on a plus de chance de lire Harakiri en France qu'ailleurs
Je veux bien en débattre sur le forum, mais ça risque d'être long car il y a beaucoup de choses à discuter. C'est long mais très intéressant.
Maintenant, l'intervention d'Oyien est très bien. Je trouve que tu présentes bien à l'image. Ta voix porte clairement. C'est agréable. Bravo, c'est un talent que tout le monde n'a pas.
