Turbulette, tu vas devoir attendre que je trouve "Premier cru" dans les bacs pour pas cher, car ces temps derniers j'arrêtais pas de repérer des films qui m'intéressaient un peu plus, et il n'est plus à l'affiche. Mais promis, j'essaierai de le visionner pour te dire ce que j'en pense. Désolé

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Hier soir, dans notre petit cinoche de campagne, avec un peu de retard sur sa programmation dans les grandes salles, encore un petit film confidentiel qui m'a bien branché. "
Fatima", de Philippe Faucon.
En ces temps d'intolérance montante, il fallait parler de cette Fatima. Elle a 45 ans, elle est venue du bled vivre dans le gross-Paris, son homme l'a quittée pour une autre. Elle élève seule ses deux filles, dont l'aînée commence sa médecine et dont la deuxième se débat avec son adolescence. Elle parle mal le français, elle en souffre d'autant plus que ses filles comprennent mal l'arabe. Pour qu'elles s'en sortent, elle fait des ménages, la nuit, le jour. Elle fatigue. Elle tombe dans un escalier et se retrouve en arrêt de travail. Parce que ça l'aide à cerner ses peurs et son mal, elle se met à écrire en arabe un journal intime où elle consigne ses espoirs, ses frustrations, ses angoisses, ses raisons de vivre. Nous le découvrons peu à peu, et elle finit par le lire à son médecin et à ses filles. Philippe Faucon a fait de sa tranche de vie un film qui magnifie la culture et la langue arabe autant qu'il nous plonge dans les difficultés d'une famille qui cherche sa place. C'est un très beau moment de cinéma, tout en finesse et douceur, à la découverte d'une belle personne ...
L'auteure qui a écrit les 2 livres dont Faucon a tiré ce grand petit film est Fatima Elayoubi, le titre d'un des bouquins est "Prière à la lune". D'après ce que j'ai lu, ce film est un peu son histoire : elle a appris seule le français, sur le tard, au point de parvenir à une expression riche et raffinée. Quelle leçon pour nous, les nantis !