Mi-Pétrole Majeur a écrit:
monomental a écrit:
Il fait mouche en choisissant le registre comique, quand il aurait pu céder à la facilité en restant uniquement dans le pathos pour raconter le parcours exemplaire de ses parents. En déclenchant nos fréquents sourires autant que nos rires, sans aucune surenchère, il donne d'autant plus de force à l'émotion, qui déferle souvent elle aussi.
Et c'est pas un peu lourd, voire anachronique, cette façon de jongler avec les genres (drame iranien / humour comédie française) ? Je trouve que c'est un peu à la mode et dans les extraits, c'est ce qui me fait peur.
Je suis très tentée d'aller le voir quand même.
Un peu à la mode ? Je ne sais pas. En tous cas depuis que j'ai posté ma critique, j'ai lu ce qu'en disait Première que je reçois, ainsi que les avis d'autres internautes. Une réserve revient souvent : le fait que la 1° partie du film qui se passe en Iran (de 1955 jusqu'à la chute du Shah et l'arrivée de Khomeyni) ne soit pas tournée en Persan enlèverait de la crédibilité à ce gros morceau du film. Moi j'ai pas trouvé. Je ne sais pas si Kheiron est allé en Iran ni s'il parle la langue natale de ses parents. En tous cas il est français, et forcément il perçoit les choses de son point de vue, celui d'un français ayant grandi en France (dans le 93 je crois) dans les années black-blanc-beur, avec du recul, de l'humour et la double vision que ses parents lui ont forcément transmise... Cette double imprégnation lui donne le droit et une légitimité entière pour utiliser le genre de l'humour afin de tourner en dérision le despotisme, puis l'obscurantisme qu'ont connu ses parents. Et il le fait fort bien, autant pour ridiculiser le Shah que pour nous faire détester l'horreur des prisons iraniennes !
Je trouve aussi que ce film nous dit clairement à quel point la vieille culture du proche-orient n'est pas, loin s'en faut, synonyme de stupidité ou exempte de raffinement. J'ai pensé bien sûr, comme Yannick, à Marjane Satrapi et son remarquable "Persepolis", une BD qui assure aussi dans le registre maîtrisé du dosage humour/émotion. Et même si "Taxi Téhéran" m'avait moins plu, je suis sûr qu'il y a nombre d'esprits fins chez le iraniens, autant que chez nous en fait, quoi !...
