Après le Canada en 2008 (salut Jacques ) et l’Ouest des USA en 2010, on a continué notre exploration du continent américain en visant beaucoup plus bas
Et cet été 2012, le Chili fut un très très bon choix .
Comme d’habitude, voyage improvisé . On a juste réservé la voiture à l’aéroport et on a acheté les billets d’avion aller retour … et cette année on ne s’est pas présenté avec un jour de retard à l’aéroport pour le retour …ça progresse !
Comme ni Agnès ni moi ne parlons Espagnol et comme les Chiliens ne parlent qu’Espagnol, ce fut parfois épique , mais quand on veut…on peut .
Tout m’a plu dans ce pays, que ce soit l’accueil et la gentillesse de ses habitants , ses paysages d’une incroyable beauté, sa variété géographique, sa culture .
Le Chili et l’Argentine se partagent les terres habitées les plus australes de la planète . Le Chili mesure 4200 km du Nord au Sud et entre 100 et 200 km d’Ouest en Est .
Un pays tout en longueur, où on passe du climat tropical sec (désertique) au climat polaire .
Dans le même pays, on trouve à la fois la région la plus aride au monde ( le désert d’Atacama) ; et l’une des plus humide (l’île de Chiloé) .
Tout est inversé dans cet hémisphère Sud par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir dans l’hémisphère Nord . Le chaud et sec est au Nord, le froid et humide est au Sud .
On a donc atterri à Santiago le 24 juillet…en plein hiver et on a visité la moitié Nord du pays .
Pour visiter l’extrême Sud au climat semblable au climat norvégien , il faudra y retourner pendant l’été austral en janvier février …
Une route parcourt le Chili du Nord au Sud, la Ruta 5 (5165 km entre Puerto Natales au Sud et Arica au Nord) . Tout au Sud du pays elle n’est pas goudronnée et alterne avec des passages de fjords en bac .
Dans la moitié Nord elle traverse le désert d’Atacama en longeant parfois la magnifique côte Pacifique .
C’est cette partie Nord de la Ruta 5 qu’on a souvent suivie, en tirant parfois vers l’Est et la Cordillère des Andes …autre gros morceau !
Les sommets de cette Cordillère dépassent souvent 6000 mètres . La plupart sont des volcans encore actifs …et la terre tremble souvent au Chili .
Un très haut plateau, l’Altiplano, parcourt la partie Nord de cette cordillère à plus de 4000m d’altitude essentiellement dans la partie des Andes prolongeant le désert d’Atacama . La plupart des cols sont au dessus de 4000m . Les villages les plus hauts sont également à cette altitude . Quand on est habitué aux altitudes alpines, c’est assez irréel .
Il y a 16 millions d’habitants au Chili, dont 6 millions à Santiago . On voit tout de suite qu’il reste beaucoup de place ailleurs dans le pays . La population est composée d’amérindiens, de métis et de personnes de type européen . Il y a eu plusieurs « vagues » d’immigration européenne après celle des Espagnols . Les grands perdants de l’histoire ont été bien sûr les peuples Amérindiens, et l’un d’entre eux, celui des Mapuches, se déclare être toujours en « guerre » avec le gouvernement chilien .
Bon, bien sûr, c’est un voyage en bagnole de location . Pas de motos de location au Chili ( pratiquement pas de motos en général d’ailleurs) et c’est trop compliqué et trop cher de faire passer son propre véhicule pour seulement un mois .
Le side-car a donc pris du repos …et je ne pense pas qu’il aurait bien aimé les nombreuses et parfois longues pistes qu’on a prises .
Désolé pour la longueur de la présentation mais ça peut aider à mieux comprendre .

En gros (et en rose), notre trajet :
Santiago, le palais de la Moneda et des photos de personnes disparues pendant la dictature (musée de la mémoire et des droits de l'homme)... et un lien de l'INA pour bien se rappeler ce qu'a vécu le Chili .
Après on n'en parlera plus, promis, mais je ne peux pas m'empêcher de commencer par ça .
C'est de l'histoire récente, très récente et quand on est sur place , c'est émouvant .http://www.youtube.com/watch?v=MKvyxKH5zGA


Santiago toujours : des rues, des petits métiers , des kiosques,une maison qui appartenait à Pablo Neruda, une vue prise d'une colline avec la cordillère au fond ...






Il attend l'adversaire...



Les chiens sont très nombreux et toujours en liberté au Chili ...et comme ils ne sont pas agressifs, ça ne dérange personne , même en plein centre de Santiago, même sur les plus grandes avenues .

Valparaiso, a 100 km de Santiago, sur la côte pacifique .
"Un point de la planète s'alluma minuscule...Surgirent des bateaux pavoisés beaux comme des colombes de rêve...Valparaiso scintilla dans la nuit de l'univers" Pablo NerudaPar contre conduire à la chilienne dans les rues en pente de Valparaiso...je vous dis pas...







Si si, ils s'y retrouvent et tout fonctionne : internet, téléphone, électricité ...ils sont forts ces Chiliens !


Il y a très peu de motos ...mais il y a quand même des passionnés

Puisqu'on parle moto,on voit essentiellement des 125 à 200 cm3 japonaises ou chinoises grimées en grosses motos .
La côte pacifique où on retrouve la même faune qu'en Californie : otaries et pélicans .... sauf qu'ici ils font ami/ami avec les pêcheurs .









Un soir à Los Vilos :en combine car l'eau est très froide et à ras les rochers...très bon et vraiment gonflé le Chilien .

Qui aura les restes du tri, l'otarie ou le pélican ?


Un petit hôtel au bord de la plage et on admire le Pacifique du fond de son lit...
La Ruta 5 à travers le désert d'Atacama ( 2000 km avec des lignes droites de plus de 50 km ) . On n'y croise pratiquement que des camions et des bus, la plupart des Chiliens n'utilisent leur voiture que pour l'usage local .
De nombreux accidents sont dûs à l'endormissement . Quand il y a des morts, on édifie un petit sanctuaire . Certains sont "miraculeux" et les offrandes de toutes sortes se multiplient .





un train dans le désert

La" main du désert" le long de la route au Sud d'Antofagasta (sculpture de 11 m de haut, les Chiliens l'adorent....)

Les haltes sont parfois poussièreuses...mais on y mange pour pas cher .


Il peut y avoir 400 km entre deux pompes à essence....
Les pistes sont inévitables dès qu'on quitte les grandes routes .
Quand c'est en plein désert et qu'on ne croise personne pendant des heures, on angoisse un peu . Ne pas se perdre, ne pas tomber en panne, ne pas rester coincé ...
C'est une deux roues motrices...mais elle est passée dans de sacrés coins et même à plus de 4000 m d'altitude .
Un modèle Chevrolet prévu pour les pays émergents (Maghreb, Amérique du Sud, Asie) et construit "solide" en conséquence .





Les villages avec des belles places et des belles églises , les oasis où poussent toutes sortes de fruits et de légumes, les auberges souvent avec des cours intérieures .










Chanaral, une petite ville coincée le long du Pacifique et entourée de centaines de kilomètres de désert ...je pense que pour y vivre...il faut y être né .

Là aussi, il faut être motivé pour venir y faire le berger pendant plusieurs mois...
Et maintenant, un gros morceau, la Cordillère des Andes et l'Altiplano . On est monté jusqu'à 4850m d'altitude . Les sommets autour dépassent parfois 6000 m , Les camions franchissent des cols a bien plus de 4000m pour passer en Argentine, les Atacaménios (peuple amérindien) vivent dans des villages à ces altitudes . On a vu des lamas (domestiques), des vigognes (sorte de lama sauvage) des lapins a queue d'écureuil (une curiosité qu'on ne trouve que là-bas) et des flamands roses dans les lagunes jusqu'à 4500m .















Un jeune lama en laisse...

Des geysers sur l'Altiplano au coucher du soleil


L'eau de la source est à quarante degrés mais dehors ça commence à cailler grave...

Un volcan qui ne demande qu'à entrer en éruption...


Un village à 4300m d'altitude




La vallée de la lune au pied de l'Altiplano



Un guide franco-chilien très sympa et compétent qui nous a fait découvrir l'Altiplano et nous a emmenés dans des endroits superbes accessibles seulement en 4x4 .
Merci à lui .

Un canyon sur les flancs de l'altiplano abrite des cactus semblables à ceux que l'on trouve en Arizona ou au Mexique . Certains specimens sont très vieux et énormes .

Pour finir, la cordillère des Andes toujours, mais plus au Sud, vers Santiago .Il y a quelques stations de ski, ça reste un sport réservé vraiment aux plus aisés ...
Portillo où Jean-Claude Killy gagna sa première descente en 1966 à l'occasion des seuls championnats du monde de ski jamais organisés en Amérique du Sud .
Et une station beaucoup plus modeste : "Lagunillas" au sud de Santiago . Accessible après 20 km de route non goudronnée très raide . Malheureusement, il n'y avait plus de neige en bas des pistes . On a appris que la neige était retombée depuis notre départ et que la station fonctionnait à nouveau . J'aurais vraiment aimé skier dans cet endroit hors du commun .On se croirait en France dans les années 50 . 

Et voilà, dernier repas chilien aux halles de Santiago avant de reprendre l'avion ...dur dur...mais on reviendra...
