Réveillé dès l'aube par un hurlement déchirant provenant du parking, je sautai dans mes bottines pour aller voir ce qu'il s'y passait.
Ce hurlement ne m'était pas inconnu, et je ne fus pas surpris de constater que Bleuchette en était à l'origine.
La pauvre venait de passer deux jours sans rouler et n'en pouvait plus. Elle me fixait, la larme au coin du phare, l'échappement frétillant, et me suppliait du regard d'y remédier.
Je n'ai pû resister longtemps à ces gémissements plaintifs, d'autant que j'étais dans le même état qu'elle. Je hurlai à mon tour pour le lui faire comprendre. Cela indisposa visiblement les paysans du coin qui me firent comprendre, à leur tour et à grand renfort de chevrotine, que je devais envisager la version silencieuse.
Blessé dans mon orgueil (et à la tête à cause de la chevrotine de 12), je mis le contact et entraînai Bleuchette vers les rives du Leman que j'affectionne tant au petit matin (d'où le titre, pour ceux qui n'auraient pas suivi).
Petite halte à Evian où elle a pu côtoyer celle qui l'a précédée dans ma vie, la vénérable 800DR, le temps que je m'en jette un derrière la cravate (oui, je roule exclusivement en costard. Et alors ?)

Puis quelques clichés du lac, même si la lumière n'était pas au rendez-vous pour faire de vraies jolies photos. Ca ne m'a pas empêché de penser aux copains.


