Pour ceux qui ont suivi un peu, j'avais planifié avec un ami début septembre le tour du mont blanc pour le week end dernier. Allez savoir pourquoi, mais parmi toutes les dates que nous avions de disponibles en commun, on avait retenue celle là. Ben mes cocos, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'avec un flair pareil on pourrait se mettre à chercher des truffes !
Le truc qui fait qu'on a vraiment adoré, c'est qu'en plus du temps plus que clément auquel on a eu droit contre toute attente, on a aussi eu droit au petit coup de chaud la semaine avant le départ. Pour la petite histoire, la rampe de carbu du pote était encore posée sur la table de la cuisine deux heures avant le départ...
Panne résolue le matin même, passage chez Yam à l'ouverture pour récupérer des joints neufs, remontage vitesse grand V et roule ma poule ! On était en route avec deux heures de retard sur l'horaire prévu certes, mais on était en route.
Bleuchette, elle, était prête dès 7 heures le matin, alors même que nous n'étions toujours pas sûrs de partir.
"Le mauvais sort, m'a t'elle confié, ça se conjure ! Charge-moi le dos et t'occupes pas du reste, petit con !"
J'ai obéi.
Finalement depart à 11h au lieu de 9 de Sallanches où nous fîmes le plein, direction le sud par Megève, Albertville et Moutiers où nous fîmes une pause casse-graine. Puis c'était reparti vers Bourg Saint-Maurice où les premiers panoramas s'offrirent à nos yeux pleins d'allegresse.
A bourg, halte pour faire l'apoint niveau carburant avant de passer la frontière. Après un petit calcul, j'ai constaté avec emerveillement que la mère Bleuchette tournait à peine à plus de 5l/100kms chargée comme une mule, avec pas mal de montagne et quelques passages assez hauts dans les tours parce que ça roulait trop bien pour trainer ...
De Bourg, direction l'Italie par le col du petit Saint-Bernard. Assez roulante dans l'ensemble, le revêtement reste quand même un peu piégeux par endroits. La bonne nouvelle, c'est que des travaux de renovation de la chaussée sont en court des deux côtés de la frontière (surtout côté Italien, d'ailleurs).
Prévoir un sacré coupe-vent là haut, parce que ça souffle ! Et pas du chaud !
Passée la frontière, on a commencé à redescendre le col pour regagner la vallée et tracer sur Aoste. Là encore, sauf peut être sur les premiers kilomètres de descente du col, les routes sont nickel.
En attendant, on s'est encore arrêtés pour prendre des photos dans le genre de celle-ci :
Parce que moi, quand je vois un lac, c'est plus fort que moi, je le prends en photo. L'eau c'est pas bon mais qu'est ce que c'est beau !
Et, enfin, un peu plus bas encore, au détour d'une épingle, le graal. Celui dont nous nous étions promis de faire le tour : le mont blanc sur sa face transalpine.
C'était beau aussi. On était comme deux flans à le regarder jusqu'à ce que je m'inquiète de savoir quelle heure il était.
"-Ben... va être 5 heures, qu'il me répond, le pote.
- Ouais ben mon gars va peut être falloir se secouer un peu les rognons parce que vu comme c'est parti, c'est à la frontale qu'on va la monter, la tente !"
Oui, parce que le plan, c'était de planter le bivouac quelque part vers Bourg Saint-Pierre, de l'autre côté de la frontière Italo-Suisse. J'avais repéré à la louche via les vues par satellite de google map les endroits susceptibles de coller à nos critères, mais on n'avait rien de précis en vue. On partait à l'aventure, certes, mais passé un moment faut quand même pas trop chercher la m.rde ...
Surtout qu'on avait encore le Grand Saint-Bernard à passer et que le jour baissait ...
On a donc tracé d'une traite jusqu'en Suisse. Seul regret : ne pas avoir pris le temps d'immortaliser le passage à Aoste ni le col du Grand Saint Bernard...
C'est là qu'on a maudit les deux heures de retard sur l'horaire prévu. Sans ça, c'était calibré pile-poil...
Bref, passée la frontière Suisse, on a tourné un peu et on a fini par dénicher un coin pas trop moche pour passer la nuit. On a sorti le réchaud et mis l'eau à bouillir pendant qu'on plantait la guitoune, et une fois que c'était fait, ne nous restait plus qu'à faire chauffer la soupe et les pâtes.
On a mangé en silence, le nez dans les étoiles.
Non, c'est pas vrai...
A deux cent mètres de là, y avait genre cinquante vaches avec des cloches grosses comme Big Ben qui nous ont fait un concert de carillon toute la nuit.
On a bien dormi quand même ! Surtout après la tite rasade de rhum pour faire passer la soupe.
Le lendemain 6h15 on était debout.
A 7h les bécanes étaient prêtes à repartir. On a tourné un peu dans le village et aux alentours, en montant notamment jusqu'au barrage des Toules.
En arrière-plan, on aperçoit la sortie du tunnel du grand Saint-Bernard.
Là, vous devez vous poser la question : "Mais qu'est ce qu'il leur a pris de tourner en rond dans ce patelin ? Sont pas un peu cons, des fois ?"
La réponse est simple. Le plan, c'était d'attendre 9h pour faire l'ouverture d'un bar qu'on avait repéré afin d'y prendre le petit crême qui va bien ...
Et pour le crême, on a opté pour une Terrot
Alors ?
On a bien fait d'attendre 9h, ou pas ?
Seul bémol : un accueil franchement moisi. Genre tu poses une question sur l'établissement, sa fréquentation etc ... et on te répond comme si tu demandais l'heure...
Ben moi quand c'est comme ça je finis mon jus et je me casse.
C'est ce qu'on a fini par faire. De là on a rejoint Martigny, puis Aigle, puis la frontière Française à Saint-Gingolph.
La route est merveilleuse d'un bout à l'autre. De Bourg Saint-Pierre à Saint-Gingolph, soit dans les 100 à 120 bornes à vue de pif, que de la belle route avec un rendu somptueux, sinueuses à souhait. Hormis la traversée des villes comme Martigny un peu chaudes à cause des nombreux travaux, ça se fait avec un grand sourire en 1h30 sans forcer.
Le petit plus également : 1,52 euro le litre de 98 ... contre 1,90 en Italie. J'avais embarqué un jerrican de 5l au cas où, ben la prochaine fois il restera à la maison.
Rentrés au pays, on a fait une dernière halte
avant d'aller boire une petite mousse bien méritée chez Dens.
On récapitule : Bourg Saint-Maurice, col du petit Saint-Bernard, Aoste, col du Grand Saint-Bernard, Bourg Saint-Pierre, Saint-Gingolph.
Une histoire de saints pour deux gars heureux comme sur un nuage.