"Belgica" raconte comment deux frangins, Jo et Franck, se mettent en tête de monter une "boîte à musique" branchée dans une ville flamingante (Gand je crois), et les traquenards dans lesquels ils s'emmèlent les pinceaux à mesure que leur projet généreux se concrétise. Complètement bluffé par "Alabama Monroe" malgré la propension de ce film à faire pleurer dans les chaumières par des effets un peu appuyés, je suis allé voir "Belgica" sans me poser de question, m'attendant à une bande son qui m'emporte jusqu'à l'émotion. Mal m'en a pris...Bon d'accord, j'aurais dû m'en douter, n'étant pas un fan des boîtes de nuit, loin s'en faut, ni des pulsations (ici le plus souvent électro-rock) qu'elles s'évertuent à nous cracher dans les oreilles pleins pots. Au moins ai-je pu observer, avec un peu d'effroi, jusqu'où peut mener le délire façon "sexe, drugs and rock'n'roll" dans lequel se vautrent les protagonistes du film, le dénommé Franck en tête... Ceci dit, je ne me suis pas ennuyé tant le jeu des deux frères sonne juste, dans ce récit en dents de scie nous contant l'ascension et la dégringolade de leur projet festif. J'ai bien repéré aussi le vide existentiel présidant aux comportements de presque tous les noctambules ordinaires qui les accompagnent, bien mis en scène notamment dans la rupture de Jo avec sa rouquine coquine effrayée par la maternité. Mais j'aurais préféré que l'accent fût plus mis sur cet aspect des choses, pour que les personnages gagnent en épaisseur. Les voir simplement se mettre en danger à force d'excès, jusqu'à risquer la perte de leurs repères moraux ou le glissement vers la bestialité, ne m'a pas suffi. D'autant plus que la résilience ne se profile pas vraiment au final. Bref, un film qui me laisse sur ma faim, auquel je ne mets que la moyenne parce qu'il reste trop à la surface des choses, à mon sens.
_________________ "Y a une route c'est mieux que rien Sous tes pieds c'est dur et ça tient" Gérard MANSET
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