Bon; il est 1h30 ce mardi, je sors du taf et comme promis voici la suite de ma belle échappée. Nous en étions restés au pied du Ventoux, dans un petit village où une surprise m'attendait au hasard de mes déambulations pédestres
avant de reprendre l’ascension vers Sault, petit village qui devait m’emmener dans les gorges de la Nesque
Le soir venu, un petit repas au bord de l’eau annonçait la fin de mon échappée dans l’arrière pays provençal
Au petit matin je quitterais le camping pour amorcer ma remontée vers le Nord. Mais la nuit était trop belle, je ne pouvais me résoudre à dormir. Une dernière visite du camping s’imposait.
Au petit matin, l’heure était venue, et c’est l’âme presque en peine que je repliais armes et bagages… Direction Vaison la Romaine, Nyons, Serres, Aspres-sur-Buëch, puis la D1075 que Charlotte avalait goulûment; pas suffisamment rassasiée de virolos et autres pif paf, elle enchainait les courbes sans faillir. Je remontais direction Grenoble, la route était désertée, et je me régalais des splendides paysages qui s’offraient à mes yeux ébahis. Longeant ce cours d’eau, je décidais de trouver un endroit propice pour faire une première pause et casser une rapide graine.
Je découvrais finalement le spot idéal pour y déguster mon jambon beurre fromage crudités.
En guise de digestion, je m’adonnais à quelque éphémère construction
et décidais de marquer mon passage, dans le plus grand respect de Dame Nature
qui salua ce geste quelques instants plus tard, quand je découvrais ce papillon en pleine communion avec Charlotte
Que de splendides paysages jusqu'à Grenoble en empruntant une magnifique route, quasiment désertée de toute circulation, mais parfois semée de quelques graviers. La prudence était de mise car je m'approchais à grand pneus de ma prochaine étape.
Puis Chambéry, et Annecy devaient m’amener à la deuxième étape de ce cours mais intense périple: la Haute-Savoie. Et plus précisément Le Reposoir, haut-lieu s’il en est, de l’escapade motarde, et du compte-rendu à faire rêver les plus blasés… Là je savais trouver le gîte et le couvert chez mon ami Réré le Malicieux, qui m’accueillait à bras ouverts. L’expression semble bien désuète. Il ne me recevait pas, j’étais chez moi. Merci mon Ami, merci Mélanie, et merci Manon. Un barbecue sur la terrasse, sous un ciel brillant de mille étoiles, nous ressassions les bons souvenirs et échafaudions le programme du lendemain. Réré n’étant pas dispo avant midi, boulot oblige, je partais à pied à la découverte de son petit coin de paradis.
Midi et quelques trop longues secondes, Bleuchette et Charlotte s’impatientaient
Je pensais être repu de paysages grandioses mais la petite balade qui allait s’en suivre allait me prouver le contraire.
Pause casse-croûte sans perdre une minute et nous étions repartis
Direction Samoëns sous une agréable et supportable chaleur
J’avais repéré en chemin un panneau indiquant la cascade du Rouget, Réré ne se fit pas prier pour me faire découvrir cet endroit magique
Hélas le temps s’écoulait trop vite, et nous reprîmes la route, direction une tartiflette maison que nous avait copieusement préparée Mélanie, plat traditionnel savoyard accompagné d’un petit vin tout aussi local. La nuit étoilée tombait sur nos cimes en même temps que la fraîcheur, que nous dûmes combattre à petites mais fréquentes rasades de Génépi, autre fameuse spécialité du cru. La raison finit par nous gagner vers deux heures du matin car rendez-vous était pris avec le lever du soleil trois heures plus tard.
Forts de cet inoubliable instant de communion, nous partions fatigués mais heureux en direction du lac Léman, visiter le pittoresque village d’Yvoire
Mon équipée sauvage touchait à sa fin. Nous étions samedi midi et l’heure de la séparation approchait à trop courtes et rapides secondes; nous partageâmes un dernier repas à l’ombre d’une terrasse, mais le coeur n’y était pas. Il me fallait reprendre ma route. Implicitement, il s’est entendu que la prochaine fois serait encore plus intense, mais surtout, rien ne serait laissé au hasard. Malgré la banane que m’avait procurée cette escapade inopinée,
je partais l'âme en peine. L'étape m’amenait chez notre Patounet national, prendre quelques nouvelles, une petite binouze et, une heure plus tard je repartais par la route des écoliers. Le retour se passa sans encombre jusqu’à Montargis, où je décidais d’emprunter l’autobeurk pour les 130 derniers kilomètres. Depuis un moment je voyais au loin crépiter des flashes que je supposais ne pas être d’une horde de paparazzis venus m’accueillir. Dans une grande sagesse dicoutienne, je m’arrêtais au sec afin de m’équiper pour traverser les orages annoncés. Bien m’en pris car les deux averses de pluie et grêle que j’allais traverser ont eu raison de l’étanchéité de mon pantalon de pluie…
Qu’à cela ne tienne, rien n’aurait pu entacher l’immense bonheur vécu durant cette merveilleuse semaine. Je rentrais vanné. Comblé. Heureux. Plus que jamais décidé pour la prochaine...
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We're all free men protected by the constitution, carpe diem.
V, Tonton.
Charlotte, 900 XJ, 4 BB 1992 (20/08/2011)
Patounette, 31A 1984 (11/12/2016)